Question assiduité, nous avons fait les comptes. Depuis son élection, sur 99 séances en Commission des Lois, Manuel Valls est venu 24 fois. Sur la même période, nous avons recensé 23 apparitions publiques dans le royaume ibérique, de quoi agacer dans son fief de l’Essonne.
Hier, ce n’est donc pas au Palais Bourbon mais à Pampelune, dans un hôtel quatre étoiles, que nous avons retrouvé l’ancien Premier ministre, accueilli en vedette. Une foule nombreuse est venue l’écouter parler des populismes en Europe. Ici, son étiquette de député français n’est pas dans toutes les têtes, et lorsque nous expliquons sa situation, certains semblent assez surpris : “Je ne savais pas qu’il était toujours député, d’après moi s’il n’est plus à l’Assemblée en France, il ne devrait plus être payé.”
Dans la salle, environ 350 personnes. Nous avons demandé un devis pour un événement similaire : la facture s’élève à 1 500 euros la soirée. Qui finance cette conférence ? Nous avons posé la question à Manuel Valls, en espagnol : “Ça c’est la presse française qui regarde toujours les problèmes à son niveau, nous a-t-il répondu sans nous fournir plus d’explications sur la question du financement de cet événement.
A Barcelone, le journal El Nacional a révélé en décembre dernier qu’une association de patrons espagnols appelait ses membres à financer des réunions publiques de l’ancien Premier ministre français.
Cet email, signé par le secrétaire général de l’association, en voici un extrait : “Nous avons invité Manuel Valls… il faut couvrir les frais pour ces événements. Les coûts (…) s’élèveront à environ 40 000 euros. Merci de me confirmer votre soutien financier.”
Un député français peut-il mener campagne à l’étranger ? Son ancienne camarade socialiste, Cécile Untermaier considère qu’il doit choisir : “Je ne vois pas comment on peut être à la fois député c’est-à-dire investi d’une mission de représentation nationale, et en même temps aller défendre une liste municipale à Barcelone.” Pour l’instant, Manuel Valls n’a pas déclaré officiellement sa candidature pour Barcelone. Mais en aucun cas il ne pourra utliser ses frais de mandat de député français pour couvrir ses dépenses de campagne de l’autre côté des Pyrénées.